Le type s’en va un soir sans même prévenir qu’il ne reviendra pas. Tu passes des mois sans nouvelles. Tu souffres de son absence tous les jours, puis tu finis par te faire une raison et sourire à nouveau sans lui. Et un beau matin il s’invite chez toi, la bouche en coeur. Il entre sans frapper, il ne s’encombre pas de politesse, il est sûr de l’effet qu’il fera. Et il ne se trompe pas. Un minuscule signe de lui et tu rappliques.Tu l’accueilles avec le sourire, comme si de rien n’était. Tu ne penses même pas à l’ignorer un peu pour le faire payer. Au contraire, tu le frôles et tu souris, fébrile, tu te laisses caresser, tu le trouves encore plus beau et doux que dans ton souvenir. Tu pries intérieurement pour qu’il veuille bien rester. Tu appréhendes son départ, maintenant que tu connais le goût de son absence.
Tu n’as plus d’ego, plus de principes, dès qu’il est question de lui.
Au fond tu sais qu’il repartira dans quelques jours ou quelques heures, tu n’es pas dupe, mais tu te berces d’illusions et tu te réchauffes à ses rayons en te disant que ça doit être bien de temps en temps de manquer à quelqu’un comme nous manque le soleil.